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 Les blondes

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Dolce
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MessageSujet: Les blondes   Les blondes Icon_minitimeVen 26 Jan - 14:10

Les blondes



Elles nous fascinent, elles nous agacent, elles nous séduisent. Leur chevelure claire en fait rêver plus d'une jusque sur le continent africain et au Japon. Pourtant, sur une planète de 6 milliards d'humains, elles ne sont que 3 millions. Alors pourquoi tant de passion? Enquête


Il n'y a pas un an, en septembre 2002, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre d'or de la fée Clochette sur le Pays imaginaire de Peter Pan. Les chaînes de télé américaines ABC et CNN ainsi que plusieurs journaux britanniques (non tabloïds) annonçaient que, dans deux cents ans, les blondes naturelles auraient disparu de la surface de la planète. Le gène récessif de la couleur blonde se perdrait dans les méandres du métissage à l'horizon 2200. Tel était, en substance, le communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) cité par les médias. Alerte à Malibu! De Californie au cercle polaire arctique, blonds et blondes se déclarèrent prêts à faire don de leurs cheveux aux chercheurs, dans l'espoir que la génétique permettrait d'éviter l'inéluctable.


Quelques jours plus tard, l'OMS démentait l'information: l'extinction du gène des cheveux blonds n'a jamais été d'actualité. Le temps où les blondes ne seront plus que des châtains, des brunes ou des rousses décolorées n'est pas encore venu. Il n'empêche. Selon les chiffres de Martin Monestier dans son ouvrage Les Poils (Le Cherche Midi), la blonde est une denrée rare: «A l'échelle de l'humanité, on estime qu'il y a moins de 1 blonde pour 1 000 brunes ou châtains.» 1 blonde pour 1 000 nous fait toutefois, sur 6 milliards d'individus, dont 52% de femmes, 3 gros millions de blondes.

La blondeur venue d'ailleurs

D'où nous viennent nos blondes? Elles sont un produit d'importation: si l'Andalouse est parfois blonde, c'est que le mot Andalousie est décliné des Vandales, peuplade de Germanie qui laissa une si bonne impression que son nom est synonyme de sauvageons exaltés. Ils s'installèrent dans le sud de l'Espagne au Ve siècle. Et si la Sicilienne nous propose des reflets clairs sous le foulard de deuil, c'est que la principale île de l'antique Grande-Grèce fut terrain de jeu des Vandales et des Ostrogoths (491), passa aux Byzantins en 535, aux Arabes au IXe siècle, aux Normands dorés de Roger Ier en 1061, enfin aux Allemands au XIIe siècle. Nos blondes ne manquent pas de racines.

Les fausses blondes sont plus nombreuses que les naturelles


Quant à l'antipodique Australie, si la blonde abonde (Kylie Minogue au pis, Nicole Kidman au mieux, qui va être désormais l'ambassadrice de Chanel), c'est que l'île-continent fut terre d'exil pour bagnards et condamné (e) s de la pâle Albion. Que dire des Amériques, terrain de chasse des Indiens Micmacs, Hurons ou Comanches, où débarquèrent des cargaisons d'Anglais, Ecossais, Irlandais, Polonais, Allemands, Baltes et Bataves et Suédois (abondance des suffixes en «son»)? Certes, des Italiens aussi. Ainsi que des Français, mais ils furent chassés par l'Anglais avant de venir à la rescousse des insurgents, qui créèrent les Etats-Unis en 1776. Il suffira de deux siècles pour que, dans une banlieue de Los Angeles, ex-propriété espagnole, l'imaginaire hollywoodien fasse resplendir la blonde, dès le temps du cinéma muet; elle était souvent décolorée.


Dans le temps présent et sur toute la planète, l'ethnoblondeur (concept nouveau) fait rage. Japonaises et Africaines se péroxydent à mort, s'oxygènent, se teignent, luttent contre la mélanine (du grec melas, melanos, «noir»), ce pigment qui nous fait bronzer en été, règne sur la couleur de nos poils, de notre peau, et même sur la choroïde de l'oeil. Dans le rap et le R & B, la Black blonde se veut barbiesque (de Barbie, la poupée, voir plus loin), telles Kelis, la rappeuse new-yorkaise, ou Beyoncé Knowles, chanteuse de Destiny's Child. A la télévision, Mia Frye, d'origine cherokee, espagnole et tanzanienne (éloge bien roulé du métissage), chorégraphe et danseuse de la première édition de Pop Stars, a choisi le platine depuis l'an 2000 et le film de Luc Besson The Dancer. La Négresse blonde (1909), de Georges Fourest (1867-1945), était prémonitoire. Le poète a toujours raison.


Au Japon fourmillent les Shibuya girls et autres ganguro ou yamamba dans les quartiers branchés de Tokyo. Leur but avoué: ressembler aux héroïnes des mangas, ces bandes dessinées scolaires ou fantastiques ou érotiques ou les trois, douées d'yeux immenses et bleus et de cheveux clairs (Candy, Bunny, Lady Oscar...). But inconscient: se rapprocher de la civilisation américaine, puisque les Japonaises ont commencé à se décolorer à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation de l'archipel par les GI de MacArthur. «Le blond, couleur exotique, permet de se dégager des conventions, des contraintes et traditions de la civilisation nipponne», affirme Jonathan Pavius, rédacteur en chef de Japan Vibes, magazine culturel spécialisé dans les mangas.

La blonde est-elle un OGM?

En France, 33% des femmes s'estiment blondes et 39% châtain clair (étude Secodip 2002). Or une autre enquête, établie par le laboratoire de L'Oréal, donne 10% de blondes, à proportion égale avec les brunes. Il en découle donc que les fausses blondes sont plus nombreuses que les naturelles, pour le plus grand bonheur des marques de cosmétiques. Elles deviennent ainsi, avec les «ethnoblondes», l'un de ces Ogm, organismes génétiquement modifiés ou modifiables, contre lesquels tonne José Bové, avec ses moustaches gauloises (assez claires). Tiens, au fait, les chefs gaulois se décoloraient à la soude. On comprend la défaite d'Alésia.

Le bond du marché blond

De la crème de soin au produit de décoloration intégrale, en passant par le shampooing à la camomille et le bonnet à mèches «effet balayage californien garanti», le marketing capillaire «spécial blondes» envahit les rayons. Le produit «mèches» de Garnier représente les meilleures ventes du marché français de la coloration. Pour les grandes firmes, ce culte de la blondeur est une véritable aubaine qu'elles entretiennent en créant de nouvelles variétés de blond.


Jacques Dessange, qui se revendique «créateur de blond», est très fier du blond «à la Eva Herzigova» - elle vantait si bien les voluptueux effets secondaires du Wonderbra... «Le succès fut immédiat, explique Véronique Abrial. Chaque année, nous créons une nouvelle nuance, et on en compte une quinzaine, comme le blond BB, en référence à Brigitte Bardot, le blond savane, le blond miel ou l'increvable blond platine. Cette année, nous avons le blond perle, mais notre best-seller reste le blond californien créé pour Eva Herzigova.» Depuis, Eva pose pour Vuitton.


Chez L'Oréal, le blond est historique. Le premier produit de coloration «blond» à domicile fut vendu en 1907. La marque de «celles qui le valent bien» lance un nouveau kit de coloration personnel. Sur les 15 teintes proposées, la moitié sont consacrées aux blondes. Le nuancier s'énonce en promesses gourmandes: «éclats de moka», «bouquet de griottes», «fleur d'oranger», «crème citronnée». La blonde se veut à croquer. Comme la pomme d'Eve, notera le mythologue, Eve la blonde qui tend le fruit fatal à un Adam brun, selon l'iconographie chrétienne. La même blondeur picturale règne sur les anges, certes, mais aussi sur la chevelure de Jésus (Yeshoua) et de sa maman Marie (Myriam), tous deux natifs du Moyen-Orient. Il est vrai que la légende dorée les veut de la lignée du roi David, que la Bible (1er Livre de Samuel, 16, 12) décrit d'un blond roux.

Fantasmes à vendre

La blondeur ferait rêver depuis la nuit des temps. Elle fait surtout rêver les femmes qui aiment les hommes qui aiment les blondes. D'après une étude américaine citée par Marilou Bruchon-Schwetzer et Jean Maisonneuve dans Le Corps et la beauté (PUF), 84% des femmes sont persuadées que «les hommes préfèrent les blondes». Alors que cette même étude révèle qu'ils ne seraient, en réalité, que 35% dans ce cas de figure. Pour ces femmes, Christophe Robin a ouvert le premier salon uniquement dédié à la coloration. Dans une cour derrière la monumentale porte d'un hôtel particulier du IIe arrondissement de Paris, il soigne, décolore, recolore les cheveux des plus grandes stars, et des autres. «Lorsque je demande à une femme pourquoi elle veut se teindre en blond, la réponse est: «Parce que mon mari regarde les blondes.» Chez les blondes, il y a quelque chose de sensuel, de sexuel. Elles sont persuadées que blondes, elles attireront davantage le regard des hommes.» Comme si le blond était la solution de tous leurs problèmes... «Certains mannequins dans le creux de la vague, et réduits à poser dans des catalogues de lingerie allemands, viennent me voir pour que je les relooke, explique-t-il. Je les rends un peu plus blondes, un peu plus miel, plus dorées. Leur carrière retrouve un nouveau souffle.»

«Pour certains, se montrer avec une blonde est un signe extérieur de richesse, comme posséder une Rolex ou une Porsche»


Ces rêves de blondeur valent de l'or. Pour s'offrir la dernière tendance - «nacré, presque blanc» - venue du Grand Nord, qui nécessite une décoloration totale, il faut débourser 300 euros, y revenir tous les six à dix jours pour entretenir l'effet irisé. Le fantasme n'a pas de prix.


Ce supposé fantasme masculin de la blonde n'est-il qu'un mythe entretenu par les femmes? «Pour certains psys, affirme Martin Monestier, les hommes préfèrent les blondes parce qu'elles incarnent la femme fragile, celle qu'il faut protéger. Elles correspondent mieux à la nature du mâle, viril et protecteur, qu'une brune, réputée plus colérique et têtue.» Pourquoi fragile? Parce que la blondeur est la couleur de l'enfance: les cellules qui fabriquent la mélanine, chez la plupart des enfants, ne sont pas opérationnelles. Elles s'activent avec l'âge, souvent à l'adolescence. Beaucoup de bruns durs sont d'anciens blonds qui ont refoulé loin leur vulnérabilité. Il y a de la nostalgie dans la fascination pour les blondes.

Où une blonde devient brune

Douceur et innocence de la femme- enfant: l'image colle à la peau diaphane des jolies blondes aux yeux bleus. Agacée par ce stéréotype, Adèle, 29 ans, est passée du blond clair doré au châtain foncé profond: «Tout le monde me considérait comme une personne calme, douce et posée. On me surnommait Heidi ou Cindy. Et ça m'énervait et n'avait rien à voir avec ma vraie personnalité. Mais il est vrai que j'ai joué avec cette image d'ingénue. La femme-enfant flatte leur ego de mâle dominant. Je pense que, pour certains, se montrer avec une blonde est un signe extérieur de richesse, comme posséder une Rolex ou une Porsche.» Adèle sait-elle qu'elle rejoint le groupe punk Iceland, qui a abandonné la crête blonde pour le poil brun?


Dans l'imaginaire masculin, la femme-enfant, c'est bien, mais la pin-up des années 1950, puis la bombe incendiaire de l'inusable triptyque central de Playboy (la première à la Une, la première playmate furent blondes) sont assurées de pérennité.

«Il n'existe pas de véritables blondes. Moi, je suis une vraie blonde, car je suis blonde à l'intérieur»


Selon une autre étude américaine, citée dans Le Corps et la beauté, entre 1950 et 1970, 58% des photos de Vogue et 47% de celles de Playboy représentent des blondes. Les brunes prennent leur revanche dans les années 1980: 74% des clichés de Vogue et toujours 47% de ceux de Playboy. Aujourd'hui? «J'ai l'impression que les hommes fantasment plus sur le métissage, remarque Guillo Lomig, conseiller de la rédaction à FHM, mensuel qui se veut «le meilleur ami de l'homme» (de 15 à 30 ans). Sur les quatre derniers classements annuels des filles les plus sexy au goût des lecteurs, trois gagnantes sont brunes. Cette année, c'est Halle Berry [dernière James Bond Girl]. Une seule blonde l'a emporté l'an passé: la tenniswoman Anna Kournikova.»


La blondeur attire donc les «longues dames brunes» de la chanson «barbaresque», fascinées par le mythe selon lequel «les hommes préfèrent les blondes», né du roman d'Anita Loos, et du film subséquent de Howard Hawks jouant de la blondeur outrée, au-delà du platine, de Marilyn. Que le producteur Darryl F. Zanuck, imperator de la Fox, nommait affectueusement «tête de paille». Il aimait bien cette ancienne brunette et la protégea contre tout, voire contre elle-même. Comme on chouchoute un enfant un peu «différent» - bref, il la jugeait idiote. Et quand Marilyn Monroe confia à Truman Capote: «Il n'existe pas de véritables blondes. Moi, je suis une vraie blonde, car je suis blonde à l'intérieur», cela ne s'arrangea pas. Capote y vit une bévue due au dom-pérignon. Marilyn ne souhaitait qu'être «la fille toute simple qui plairait à l'homme ordinaire. Un de ces hommes avec lesquels j'ai grandi, qui sont en bras de chemise et ne mâchent pas leurs mots. Une femme avec laquelle tous les hommes voudraient vivre et que les routiers afficheraient dans leur camion». Confidence faite à son photographe Douglas Kirkland, peu de temps avant sa mort.
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